mercredi 5 juin 2013

Rodriguez au Zénith de Paris - 3 juin 2013

Paris, ce 3 juin a enfin droit à un ciel bleu, quoique les températures soient encore plutôt fraîches.
Aujourd'hui c'est donc le premier concert donné par Rodriguez, au Zénith de Paris. Comme beaucoup j'ai découvert cet artiste récemment par l'intermédiaire d'un blog. J'ai écouté ses deux albums "Cold Facts" et "Coming From Reality" et j'ai vu le documentaire Searching for a Sugar Man. Impossible de rester indifférent. Aller le voir en concert s'imposait.
J'ai fait partager à mon amie Mumu cette découverte, immédiatement elle a également succombé au charme des balades de Sixto Rodriguez et a accepté de m'accompagner à ce premier show parisien de cet artiste revenu sur le devant de la scène après une parenthèse d'une quarantaine d'années.

A 17 heures 30 nous sommes aux portes du Zénith, quelques personnes attendent déjà l'ouverture des portes qui se fera quelques minutes plus tard, une très bonne chose, car généralement l'attente dure longtemps avant de pénétrer en ces lieux.

Un passage rapide au merchandising, mais pas d'achat car les T-Shirt ne sont pas terribles et nous possédons déjà les cd vendus ici à prix prohibitif.
La salle se remplit petit à petit d'un public assez classique, lecteurs de Télérama pour beaucoup d'entre eux certainement, venant des beaux quartiers, attirés par le buzz fait autour de cet artiste redécouvert. 

19 heures 30 le groupe français Jil is Lucky, nous délivrera en première partie un set d'une trentaine de minutes d'un folk aux diverses influences, au cours duquel il interprétera notamment "The Wanderer" qui a servi d'illustration sonore à la publicité Kenzo. L'énergie des musiciens a été récompensée par un très bon accueil du public, ce qui est loin d’être toujours le cas.



A 20 heures 30  c'est l'arrivée de l'homme de la soirée Sixto, qui gagne le micro soutenu plus qu'accompagné par trois personnes, celui-ci éprouvant de grandes difficultés à marcher, presque aveugle à cause d'un glaucome et certainement sous l'emprise de l'alcool.
Vêtu d'un pantalon de cuir et porteur de ses éternels chapeau et lunettes noires il démarre par deux balades, l'orchestre qui l'accompagne est à la hauteur, puis vient une reprise de la Vie en rose après laquelle tout commence à se gâter. Les musiciens feront tout pour essayer de suivre et tenter de rattraper les fautes de Rodriguez, qui comme Chuck Berry a fait le choix de s'entourer lors des tournées de musiciens locaux. Encore eut-il fallu qu'il répète avec.
De plus la voix n'est plus là, il chante souvent faux et écourtera la plupart des titres.
Nous aurons droit au cours de son set qui sera très court, pas plus d'une heure quinze rappel compris, à des titres de sa composition comme "Climb Up On My Music", "Only God For Conversation", "Crucify Your Mind", "Sugarman" (incontournable), "To Whom It May Concern", "I Think of You", "I wonder" , "Inner City Blues" , plus quelques covers sans grand intérêt ," Dead End Street" de Lou Rawls, "Blue Suede Shoes",  "C'est Si Bon",  et en rappel une version à peu près correcte de "Like a Rolling Stone".

Nous avons assisté au naufrage d'un artiste, certes sincère, mais sans doute devenu une machine à cash pour son entourage, dommage, gardons en souvenirs ses deux magnifiques albums que nous avons déjà beaucoup écoutés et réécouterons.
Beaucoup quitteront le Zénith, attristés de voir cet homme vrai, s'exhiber ainsi comme un clown triste, risquant de briser le mythe qu'il est devenu depuis la sortie du film "Searching for a Sugar Man". Nous en faisions partie. Oublions vite ce spectacle affligeant.

Il semblerait que le show du lendemain se soit déroulé des conditions similaires malheureusement.


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